Expertises environnementales

Des expertises de terrain ont été conduites par des bureaux d’études indépendants (EXEN, KJM Conseil, Artifex pour les volets biodiversité) et ont couvert l’ensemble de la zone d’implantation potentielle (ou aire d’étude rapprochée, cf. cartographie ci-dessous) sur un cycle biologique complet (soit un an d’août 2012 à septembre 2013), permettant ainsi une appréciation rigoureuse des enjeux écologiques du secteur.

Afin d’éclairer la lecture, il est proposé une définition des notions clés de l’étude d’impact :

Les enjeux correspondent aux modalités de fréquentation des différentes espèces sur le site d’étude. Associés aux différents risques (collision, perte d’habitat, perturbation) et aux caractéristiques du projet éolien, ils permettent d’obtenir un niveau d’impact brut. Des mesures environnementales ont été définies selon la méthode « Eviter, Réduire, Compenser » (ERC) de manière à limiter les impacts du projet sur les milieux naturels : sur la flore et la faune (dont faune volante) :

-  Les mesures d’évitement permettent d’éviter l’impact dès la conception du projet ;

- Les mesures de réduction visent à réduire l’impact ;

- Les mesures de compensation ont pour but de conserver globalement la valeur initiale des milieux. Elles interviennent pour compenser un impact qui n’a pas pu être évité ou suffisamment réduit ;

- Ces trois types de mesures sont à distinguer des mesures d’accompagnement, qui visent à apprécier les impacts réels du projet et l’efficacité des mesures grâce à la mise en place de suivis naturalistes ;

Après application de ces mesures environnementales, on aboutit à l’évaluation des impacts résiduels.

Il est proposé ci-dessous un bref descriptif des enjeux, des impacts et des mesures environnementales dimensionnantes pour ce projet, pour chaque groupe d’espèces. Toutes les mesures présentées sont issues du volume 2 de l’étude d’impact et sont amenées à évoluer après réception de l’arrêté préfectoral d’autorisation ICPE.

Flore, habitats naturels et petite faune

La zone d’implantation du parc présente une mosaïque variée de peuplements végétaux. Les enjeux floristiques sont principalement liés aux milieux ouverts, semi-ouverts et aux boisements riverains. Les milieux naturels présentant le plus grand intérêt correspondent aux milieux secs occupés par des pelouses pâturées de manière extensive. L’impact brut du projet sur les habitats, la flore et la faune terrestre est jugé globalement faible.

Mesures d’évitement : évitement des habitats à enjeux

Mesures de réduction : Adaptation des périodes de chantier: pas de défrichement pendant la période de reproduction et d’hibernation, notamment des reptiles, pour limiter au maximum le dérangement et la destruction d’individus.

Mesures de suivi : Suivi des habitats naturels, de la flore et de la faune terrestre pour apprécier l’évolution des habitats et espèces présents après l’installation du parc éolien.

Mesures d’accompagnement : Maintien des habitats patrimoniaux : entretien des milieux ouverts et semi-ouverts par pâturage extensif pour privilégier les pelouses favorables à la biodiversité, et éventuellement gyrobroyage annuel. L’ouverture de milieux liée à l’implantation des éoliennes, combinée à un entretien régulier pourra avoir un effet positif sur la flore et les habitats de milieux ouverts.

Avifaune

Globalement, les enjeux principaux se concentrent sur la présence de territoires de chasse des rapaces au niveau des zones ouvertes, constituant également  des habitats préférentiels pour les passereaux. Le projet est situé en périphérie du territoire d’un couple d’Aigle royal, qui ne fréquente que très peu la zone d’implantation et dont les milieux ouverts ne semblent pas représenter une zone de chasse récurrente et avérée. Ce point a été jugé recevable en contentieux et a abouti à un jugement favorable pour le projet par la cour d’appel administrative. Le site ne présente pas d’enjeu majeur pour la migration des oiseaux. L’impact brut du projet sur l’avifaune est jugé faible à modéré en phase chantier et exploitation, avec une attention particulière sur les rapaces nicheurs.

Mesure d’évitement : évitement des zones à enjeux et orientation des éoliennes favorable aux passages migratoires.

Mesures de réduction : Adaptation des périodes de chantierpour limiter le dérangement : aucun travail de terrassement pendant la période de reproduction (début mars à fin juin), les travaux de défrichement n’auront lieu qu’en octobre/novembre. Asservissement des éoliennes en fonction de l’activité de l’avifaune : un système de détection par caméra (ou tout type d’autre outil efficace) et d’arrêt automatique des éoliennes en cas de danger de collision avec un oiseau sera mis en place sur les 2 éoliennes situées en extrémité de ligne (T1 et T4). Ce système permet de surveiller en permanence en journée l’entourage des éoliennes et réduit considérablement le niveau de risque de collision pour l’avifaune. Cette mesure est ciblée sur les rapaces et permettra notamment de préserver l’Aigle royal. Limiter l’attractivité des éoliennes par un entretien rigoureux de la végétation au pied des éoliennes ainsi réduire le risque de collision.

Mesure de compensation de la perte d’habitat de chasse de l’Aigle royal : même si le couple n’est que très peu présent et n’utilise pas la zone d’implantation comme zone de chasse récurrente, une perte d’habitat théorique de 18ha sera compensée soit par un engagement à ouvrir un milieu dans le domaine vital du couple d’Aigles, soit en finançant des projets destinés à rouvrir ou maintenir ouvertes les milieux pour favoriser l’activité de chasse des grands rapaces.

Mesures de suivis : Suivi de la mortalité des oiseaux réalisé au pied des éoliennes pour quantifier l’impact du parc éolien sur l’avifaune. Suivi comportemental de l’avifaune nicheuse, migratrice et hivernante pour vérifier l’efficacité des mesures préventives développées notamment à propos des enjeux liés à l’avifaune nicheuse. Suivi de l’efficacité du système anti-collision pour l’avifaune pour vérifier l’efficacité du système de détection par caméra et apprécier la pertinence des paramétrages des dispositifs installés.

Chiroptères

Les enjeux sur la zone d’implantation du parc sont globalement liés aux activités des chauves-souris : transit et chasse au niveau des lisières et des milieux semi-ouverts bordés de haie et gîtes arboricoles dans les boisements de feuillus. L’activité des chauves-souris est considérée comme modérée et est assez largement étalée sur la période estivale et début d’automne. L’impact brut du projet est globalement modéré.

Mesure d’évitement : évitement des zones à enjeux et orientation des éoliennes favorable aux passages.

Mesures de réduction : Prévention de la destruction de gîtes à chiroptères ou d’individus : dans la mesure où la phase de travaux implique un défrichement, les potentialités en gîtes seront évaluées dans les boisements qui doivent être coupés. Cela permettra d’écarter tout risque de destruction d’individu et/ou d’habitat de repos et reproduction. En cas de forte potentialités en gîtes, une compensation sera réalisée. Le niveau de compensation sera adapté au niveau d’impact évalué. Adaptation des périodes de chantier: restriction de période de défrichement si des cavités arboricoles sont mises en évidence. Eloignement des lisières : le défrichement de la zone de survol éloignera les pâles des voies de déplacement des chauves-souris et permettra de réduire le risque de collision. Régulation des éoliennes en fonction de l’activité des chauves-souris : le système de régulation consiste à arrêter les éoliennes lorsque les conditions météorologiques (vent, température, horaire journalier, période) sont favorables à l’activité des chauves-souris. Ce système permettra de réduire significativement les niveaux de risque de mortalité des chiroptères. Limiter l’attractivité des éoliennes par un entretien rigoureux de la végétation au pied des éoliennes ainsi réduire le risque de collision.

Mesures de suivi : Suivi de la mortalité des chauves-souris pour quantifier l’impact du parc éolien et ajuster les modalités des systèmes de régulation et d’asservissement des éoliennes. Suivi comportemental de l’activité des chiroptères pour déterminer les conséquences réelles du projet sur le comportement des chauves-souris et réorienter les paramètres de régulation des éoliennes si nécessaire.

Suite à l’application des mesures d’évitement, de réduction et de compensation l’impact résiduel peut être considéré comme faible à long terme et donc non significatif pour l’ensemble des espèces contactées.

Paysage et patrimoine

Une étude patrimoniale et paysagère a également été réalisée par le bureau d’études EITA pour étudier les impacts du projet vis-à-vis du paysage.

Les principaux enjeux du projet sont liés aux grandes orientations qui structurent le territoire et à la cohérence avec les parcs éoliens existants et ceux projetés pour ne pas générer de saturation visuelle. Les impacts paysagers et patrimoniaux permanents du parc éolien sont générés essentiellement par les éoliennes. Les nouveaux chemins, les aires techniques, la structure de livraison ne produiront que de faibles impacts à l’échelle du paysage et seulement aux environs immédiats.

L’expertise paysagère conclut que, le projet engendre un faible impact visuel supplémentaire au regard du développement éolien local et n’induit pas de saturation visuelle car il s’inscrit dans la continuité du parc de Dio-et-Valquières. De manière générale, les éoliennes de Plo de Laurier impacteront des secteurs présentant déjà des vues sur des parcs éoliens. On note l’absence d’impact visuel du parc depuis les sites patrimoniaux et touristiques et les zones d’habitat au sud et à l’est de l’aire d’étude. L’impact paysager du projet est modéré dans le grand paysage, compte tenu de son insertion dans un paysage fortement anthropisé par la présence de nombreux parcs.

Répartition des éoliennes de façon homogène dans la continuité du parc existant.

Réflexion paysagère pour l’aménagement de la structure de livraison et pour assurer l’intégration du projet dans l’environnement proche et dans le grand paysage.

Enfouissement de la totalité des câbles électriques de raccordement

Plus d’une trentaine de photomontages ont été réalisées afin de se rendre compte de l’insertion paysagère du parc éolien. Ces simulations visuelles se répartissent sur une aire d’étude paysagère d’une vingtaine de kilomètres autour du site et permettent d’appréhender l’impact visuel des éoliennes à plusieurs échelles : paysages immédiat, intermédiaire et éloigné. Deux simulations sont présentées ci-après :

Simulation paysagère depuis l’aire d’étude rapprochée : cette simulation permet d’apprécier l’impact visuel des éoliennes en perception proche.

L'étude d'impact et les expertises spécifiques sont disponibles en intégralité en mairie.

Nos équipes sont également disponibles pour répondre à vos questions.